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DE HENRI III. [l589j . 397
sion de maître Jacques Faye, que le Roy honora de l'état de président en la cour; et pour le regard de Servin, Sa Majesté, en faisant difficulté audit de Faye pour la légèreté de son esprit, et parce qu'on lui avoit dit que ledit Servin n'étoit pas bien sage, ledit de Faye lui répliqua que les sages avoient perdu son Etat, et qu'il falloit que les fols le rétablissent.
En ce même mois, le ministre d'Amours, frere du conseiller, ayant été découvert dans Paris, fut mené à Ia Bastille ; et nonobstant sa profession, y fut mieux traité par Bussy Le Clerc que pas un des autres prisonniers : disant ledit Bussy, en jurant Dieu comme un zelé catholique, que d'Amours, tout huguenot qu'il étoit, valoit mieux que tous ces politiques de presidens et de conseillers, qui n'étoient que des hipocrites ; et fit si bien que le ministre sortit.
En ce tems, les Tholosains tuerent Duranti, premier president, et d'Affis, avocat du Roy en ce parlement; et pendirent l'effigie de Sa Majesté, qu'ils trouverent en la maison de ville.
Le vendredy saint j dernier de mars, le maréchal d'Aumont s'empara d'Angers, sans autre perte que d'un homme, ll entroit par une porte, comme Brissac sortoit par une autre: ce héros quittant assez lâchement la place avant de mettre en exécution ce qu'il avoit protesté en cette semaine sainte, qui étoit de noyer les femmes et les filles de ceux qui ne voudroient pas signer la Ligue.
Lincestre, le vendredy saint, dit à un des premiers de l'Union, qui faisoit scrupule de faire ses pâques, pour la vengeance qu'il avoit empreinte dans le cœur contre Henri de Valois, qu'il s'arrêtoit en beau chemin,
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